Les jeux vidéo qui vous veulent du bien
Combien de reportages avons-nous vu passer sur les jeux vidéo et leur supposée propension à rendre violent le premier agneau qui se verrait mettre dans les mains une manette ?
Quel enfant fan de jeux vidéo n’a pas entendu sa mère le mettre en garde, le regard presque effrayé contre ‘les écrans’ ou ‘les jeux violents’ ? Quel enfant n’a pas entendu ses grands-parents le sermonner pour sa supposée ‘addiction à ces foutus écrans’ ?
Je ne suis pas spécialisée dans le domaine, alors je ne répondrai pas à la question de savoir si les écrans rendent addict ou violents. Pour moi la réponse est “parfois oui, parfois non, faut voir, généralement non mais prévoyez des heures blanches quand même”. Autant dire une expertise forte, pleine de sources fiables et fondée sur une expérience profonde (je suis une professionnelle de la santé mentale, si si, je vous promets).
En revanche, j’aime les jeux vidéo. Je les aime depuis enfant quand j’ai découvert Adibou, le Roi Lion, les jeux Harry Potter … Ils ont bercé mon enfance et je voudrais aujourd’hui me poser une autre question : ‘et si les jeux vidéo pouvaient nous aider ?’
les jeux video, pourquoi c’est chouette ?
On voit le premier jeu vidéo apparaître en 1958 avec l’emblématique Pong. La recette est simple : un écran noir, deux barres de chaque côté de l’écran que les joueurs peuvent bouger et une “balle” (enfin, un pixel) qui se balade et que se renvoient les joueurs. C’est un jeu de tennis tout bête, c’est pas sorcier, mais dès le début, le succès est franc.
On voit les salles d’arcade se multiplier et les jeux aussi, jusqu’à leur démocratisation dans les années 70. Mais qu’est-ce qui plaît autant, dans le jeu vidéo ?
Jouer à un jeu vidéo donne la possibilité de jouer, tout simplement. Le jeu est un aspect indispensable de notre vie d’enfant, il nous permet d’organiser le monde qui nous entoure et de lui donner sens, au même titre que les contes et les livres. Il permet d’entrer en relation avec les autres enfants et apprendre les normes sociales (partage, règles, etc.). Il permet de créer des images dans sa tête et de faire la différence entre le monde du fantasme, du ‘pour du faux’ et la vraie vie. Le jeu, c’est un peu l’apprentissage de la vie.
Et jouer à un jeu vidéo, c’est tout simplement ça : pouvoir s’échapper quelques instants de notre vie vraie réelle (trop réelle?) pour faire ‘pour du faux’ pendant quelques heures. Quand, en tant qu’adultes, avons-nous encore l’occasion de jouer ? De nous échapper et d’imaginer des histoires ? Le jeu est un média comme un autre, au même titre que les livres, les séries, les films et les jeux de société pour permettre à notre cerveau d’imaginer autre chose que la vraie vie.
Les jeux vidéo offrent une parenthèse dans laquelle nous pouvons continuer ce que nous faisions enfant : expérimenter le monde de manière différente, “pour du faux”, apprendre des choses, et parfois entrer en relation avec d’autres adultes qui font la même chose et se faire des amis.
Les jeux vidéo, un allié thérapeutique ?
Depuis l’arrivée des neurosciences dans le champ de la psychologie, les jeux vidéo se sont doucement insérés dans les testings pour les troubles comme le TDAH, le Haut Potentiel, les différents troubles neurologiques, etc.
En effet, de nombreux tests qui testent notre capacité à différencier des couleurs, à discriminer une cible, à tester nos réflexes sont largement et copieusement inspirés des jeux vidéo et des jeux de société. Vous ne verrez jamais un neuropsychologue se balader sans son casque et son ordinateur dans lequel tous les programmes possibles et imaginables pour tester votre vitesse, votre mémoire, votre capacité de réflexion sont difficilement stockés (ça prend de la place ces programmes).
Pour ma part, je suis persuadée que les jeux vidéo peuvent être des alliés thérapeutiques. La multiplication des jeux indépendants et des jeux tout courts voient l’apparition de plus en plus d’oeuvres qui se préoccupent de sujets sensibles de santé mentale (addiction, dépression, deuil, trauma, etc.).
Dans cette série “Les jeux vidéo qui vous veulent du bien”, j’aimerais donc parler de ces jeux vidéo qui m’ont marquée et que je trouve intéressants pour la pratique thérapeutique. Soit des jeux dont l’enjeu principal est un enjeu de santé mentale, soit des jeux qui permettent de mieux comprendre certains troubles, soit des jeux qui sont juste positifs pour la santé mentale et pour l’entretien du sifflet.
Disclaimer : ce que je raconte ici est basé sur mon ressenti, sur mon expérience de ces jeux et n’a rien de scientifiquement fondé. J’ai juste envie d’écrire sur des jeux vidéo que moi, en tant qu’être humain, j’aime bien parce que j’aime écrire et que je me suis dit que ce serait cool à faire.